Missanges de Kerdren Ancien membre
Messages : 1152 Date d'inscription : 21/06/2010 Localisation : Moulin des Kerdren, Kastell Paol !
| Sujet: Le livre des oiseaux du Gwen Ha Du 11/10/2010, 19:19 | |
| Ma main pousse le battant du volet, les rais de lumière y pénètrent éclairant ma chambre d’une lueur printanière. L’air rapidement s’engouffre dans l’ouverture me frôlant, soulevant avec délicatesse les pans de ma chemise. Un vent aux senteurs d’iode et de prune mélangées propre à Kastell et nulle part ailleurs titille mes narines ! Mon regard se perd sur une colonie de petits ânes gris, qui montent lentement par tous les temps le chemin chargés de petits sacs de blé. Le temps d’une roue d’une meule et les petits ânes gris reprennent le chemin du retour chargés de petits sacs de farine laissant une bonne odeur de froment écrasé embaumant le moulin.
Mon regard se fait plus lointain se fige sur la plage, mes yeux se perdent dans cette eau. Je regarde les vagues fortes et puissantes qui s’élèvent dans les airs, retombant lourdement sur elles-mêmes. Certaines veulent être plus hautes, plus blanches. D’autres se croient immortelles mais quelles que soient leurs route elles finissent lentement leurs courses sur le sable.
Malgrè tout ce paysage étincelant de vie et de beauté, j’ai envie de sortir. Je longe les murs du moulin. Une petite porte plus étroite que les autres, celle qui mène au pigeonnier. Les gonds de la porte sont arrachés, l’accès est rudimentaire plus facile toutefois qu’une échelle. Les marches étant un brin plus larges incurvaient par endroit témoignage de nombreuses empreintes de pas laissées auparavant. Les lattes en bois dont les nœuds sont tombés font entrevoir le jour du sol, quelques fissures, quelques éclats démontrent une certaine vétusté de cet escalier.
Le pan de ma robe effeuille la marche soulevant une fine poussière. Mes pas gravissent lentement avec agilité cette série de marches. Le bruit du roucoulement des pigeons devient plus fort. La pièce sous le toit est petite, mes pas font craquer la paille je suis dans le pigeonnier. Je me voûte légèrement pour ne pas me cogner la tête. Ils sont tous là immobiles et les yeux ronds s’ouvrant et se fermant comme la lumière d’un phare. Ils me regardent comme une étrangère, secouant leurs ailes grises de poussière.
Ma main se pose sur mon préféré lui ôtant quelques plumes du cou, puis je le lisse de mes doigts. J’enroule autour d’une de ses pattes une adresse espérant, souhaitant que mon pigeon puisse le dérouler pour ceux qui le souhaitent. Filarello@hotmail.fr | |
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